RESUME DE L'EXISTENTIALISME EST UN HUMANISME

 

  

Une conférence n’est pas le lieu des démonstrations. Au cours de l’ouvrage Sartre ne va pas donner tellement des preuves de sa validité de sa conception de l’humain. Il va décrire la façon dont l’existentialisme voit l’humain, et montrer que, contrairement aux accusations dont il est victime de la part des ignorants, l’existentialisme est un humanisme.

 

I Les reproches adressés à l’existentialisme

 

 A/ Les communistes et les chrétiens.

 

1)      1er critique communiste (erronée) :

-         Critique concernant L’effet que pourrait avoir cette doctrine sur les gens, et surtout sur les militants : L’existentialisme entraînerait un désespoir, donc une résignation, et non un investissement dans l’action.

-         Critique de classe : Si l’existentialisme ne s’invite pas à l’action, il est de l’ordre de la contemplation, donc d’un luxe propre à la classe opposée à celle des prolétaires : la classe bourgeoise.

 

2)      critique unitaire :

Ø      Préjugé naïf des chrétiens : L’existentialisme entraînerait le dégoût de la nature humaine parce qu’il ne montrerait que la laideur. Légère ironie de Sartre.

Ø      critique globale d’un « manquement à la solidarité humaine ». En effet l’homme Sartrien est isolé dans ses choix. Impensable pour un communiste donc l’existence doit être soumise à la logique d’un parti, donc de choix effectués dans la collectivité.

Ø      2ème critique communiste (erronée également ): La référence au cogito interdit la solidarité.
Cf cours sur Autrui : Le cogito me montre la certitude du lien entre ma pensée et le fait que je suis, en aucun cas les autres ne participent de cette certitude absolue. Sur le plan rationnel, Autrui n’est qu’une hypothèse. On verra combien ce reproche est également faux.

 

3)      la critique chrétienne.

-         La négation du sérieux (exacte)

-         Si mes valeurs et mes entreprises ne sont plus commandées par Dieu, si ce que je fais est relatif à ma seule conscience, je ne peux prétendre qu’elles soient absolument valables. Je n’ai plus la caution de Dieu pour valider ce que je choisis comme bien

-         La gratuité des actes ( fausse)

Si je n’ai pas un guide absolu du bien et du mal, alors chacun peut faire ce qu’il veut et il est impossible de condamner qui que ce soit.

 

B/ Réponse provocatrice par le titre 

 

Début de réponse seulement : L’existentialisme est un humanisme.

 

1) Début d’assimilation d’existentialisme à humanisme.

- Rend la vie humaine possible. ( il ne s’agit donc pas d’une théorie qui inviterait l’homme au désespoir, au renoncement où au dégoût de sa propre existence)

- Associe toute vérité à l’humain ( ne considère pas qu’une vérité, Dieu par exemple, pourrait lui imposer des normes de comportement )

- L’action implique un milieu humain ( nous partons toujours d’une situation donnée que nous ne choisissons pas )

- Elle implique également une subjectivité humaine. ( En effet elle part du cogito)

 

 2) Assimilation laideur et existentialisme

L’existentialisme ne serait pas un humanisme dans l’opinion populaire parce qu’il « montrerait le mauvais côté de nature humaine ».

Ø      Assimilation ridicule entre vulgarité et existentialisme

Ø      Conséquence : Assimilation avec le naturalisme ( Zola également avait fait scandale)

 

C/ Naturalisme et existentialisme.  

 

1) Etonnement légitime : Le naturalisme n’indigne plus, l’existentialisme toujours.

 

2) « La sagesse des nations »

la sagesse des nations se permet de considérer comme plus triste qu’elle l’existentialisme. Cependant :

- égoïsme de la sagesse des nations «  Charité bien ordonnée… »

- Cynisme : Oignez vilain … : Il est préférable de traiter durement les classes les plus pauvres, parce que dans leur ingratitude ils prendraient votre douceur pour de la faiblesse.

 

3) Enoncé des lieux communs de la « sagesse des nations »

- La nécessaire soumission à l’autorité ( Cf. un Pascal qui disait que l’autorité était toujours à défendre pour éviter la guerre civile ) ou même à la force

- la résignation ( ne pas entreprendre au dessus de sa condition)

- Nécessité d’une tutelle sur les hommes qui ont toujours tendance à aller vers le pire s’ils ne sont pas soumis à une autorité sévère.

 

D/ Accusation de pessimisme existentialiste par les pessimistes :

 

- Paradoxe : Ceux qui déprécient le plus l’humain font reproche à l’existentialisme de son pessimisme.

- Renversement : C’est plutôt son optimisme radical que l’on reprocherait à l’existentialisme.

- Question polémique : Qu’est ce qui fait peur dans l’existentialisme ? Ne serait-ce pas le fait qu’il laisse toujours le choix à l’homme ?

 

II RETOUR AU PHILOSOPHIQUE : QU’APPELLE-T- ON EXISTENTIALISME ?

 

 A/ La mode existentialiste

 

- Extension du terme et épuisement de son sens. Assimilation au scandaleux.

- Explication sociologique de l’assimilation : Seule doctrine d’avant-garde.

- Critique de cette assimilation : Il s’agit d’une doctrine rigoureusement philosophique

 

 B/ Les deux formes d’existentialisme. (Présentation)

 

1) l’existentialisme chrétien

 

 2) L’existentialisme athée.

 

Référence à Heidegger. En réalité Heidegger n’est pas à proprement parler athée. En plus, contresens philosophique de Sartre concernant Heidegger. Sartre considère que la parole d’H : La liberté est l’essence de la vérité plaçait la liberté subjective de l’homme ( de l’étant humain pour H) au centre de la vérité. En réalité Heidegger voulait dire que la vérité se dévoilait lorsque, au lieu de s’en tenir au simple bavardage, à l’ignorance dans laquelle se tenait l’opinion ( le « on » pour H), au lieu d’asservir notre regard sur les choses à leur instrumentalisation possible, on laissait libre les choses pour les accueillir dans une connaissance.

 

 C/ L’existence précède l’essence.  

 

1) Pour les choses l’essence précède l’existence :

Ø      Exemple du coupe papier :

- Le concept préalable : Un objet est produit en fonction d’une idée chez l’artisan de ce que sera sa production ( c’est pour cela que Platon considérait que l’idée était plus réelle que l’objet parce qu’avec une idée unique on pouvait faire plusieurs exemplaire de l’idée )

- La technique de production : Elle précède la production elle-même : Un objet est produit en fonction de règles et la possibilité de bien appliquer la règle s’appelle l’habilité.

- l’utilité prévue : Un objet artisanal a toujours un usage déterminé à l’avance : On peut toujours se demander à son propos : A quoi peut-il servir ?

Conclusion : Dans le monde de la technique, l’essence précède l’existence.

 

2) Dieu : vision technique de l’homme, pour philosophes chrétiens du 17, 18ème s

Ø      Dieu artisan, connaît sa création, dont l’existence doit correspondre à un plan qu’il a lui-même établi. Conséquence : L’existence de l’homme correspond à un plan établi par Dieu : « L’homme dans l’esprit de Dieu est assimilable au coupe papier dans l’esprit de l’industriel ».

Ø      Même l’athéisme du 18ème s présente la même vision de l’homme :

Chez les athées comme Voltaire (qui ne l’est pas d’ailleurs), il y a une idée de la nature humaine, donc il y a un concept unique : L’homme dont chaque homme n’est jamais qu’un exemplaire. Son essence d’homme est là encore première / à son existence.

Ø      Le kantisme : Etudie également la nature humaine, indépendamment de tout contexte historique. Considère la raison par exemple comme ce qui peut toujours éclairer l’homme et lui donner une morale valable quelque soient les situations.

 

D) l’existentialisme athée.

 

1) Affirmation d’une plus grande cohérence que l’existentialisme chrétien.

 

2) Impossible définition préalable de l’homme.

- Seule son existence le définit, et non un concept. Par exemple, l’homme n’est pas un lâche « ontologique » parce que son existence correspondrait à la définition de la lâcheté. Il « est » comme lâche, il ne peut avoir une « essence » de lâche qu’après avoir existé en tant que tel.

- Néant de l’homme. Puisqu’on ne peut pas le définir au préalable on ne peut, en droit rien en dire. Puisque seuls ses actes le définissent, on peut dire que l’homme est « ce qu’il se sera fait »

- Absence de « nature humaine ». Une nature humaine serait une définition de l’homme, ne serait-ce que dans l’esprit de Dieu. Si Dieu n’existe pas, il n’y a aucune définition de l’homme à laquelle il correspond ou devrait correspondre.

 

3) L’homme est ce qu’il se fait.

- Chronologie de la façon dont il se fait : D’abord il existe, ensuite il se conçoit, et il se veut tel qu’il se conçoit. Exemple je peux d’abord voler, c’est un acte, qui suppose lui-même une façon de considérer mon rapport aux autres et à la loi, une façon d’exister dans le monde, mais c’est par mon acte que je me fais voleur. Ensuite je me conçois comme tel, et je me veux voleur, je vais pouvoir donner un sens à mon acte.

- la subjectivité

En effet ce n’est que du sujet existant que l’on comprend l’homme et non plus en référence à une nature qui l’expliquerait ou à Dieu qui le définirait préalablement.

- La dignité.

Un être qui ne ferait que correspondre à une définition préalable n’aurait aucune responsabilité, aucun choix, donc aucune dignité, il ne serait pas une conscience dirigeante mais un simple processus.

 

4) Le projet Notion importante chez Sartre.

- Opposition à ce qui ne fait que croître par inertie, ironie Sartrienne « il n’est ni un choux fleur ni une pourriture »

- Néant préalable : Il n’est rien avant de s’être projeté

- « Rien n’est au ciel intelligible » Il n’existe pas dans le ciel, en Dieu, une définition de l’homme à laquelle ses actes ne feraient que correspondre.

- Distinction de la volonté et du projet : Le projet est antérieur à ce que nous voulons. La volonté est une construction intellectuelle, consciente, qui est postérieure au projet.
- Exemples de l’antériorité du projet sur la volonté :

Mariage, adhésion à un parti, écriture d’un livre.

Si je veux me marier, cela suppose déjà que j’ai une conception de l’homme que je suis comme pouvant vivre avec une autre, que je pose la valeur, dans l’absolu, d’un engagement avec une autre personne etc. C’est seulement après, de façon concrète que je pourrais vouloir l’acte qui correspondra à ce projet préalable et non défini.



III CONSEQUENCES ET IMPLICATIONS DE L’Existentialisme

 

A) La responsabilité

 

1) La possession de soi.

Avec l’existentialisme, l’homme se possède parce que personne ne possède la responsabilité de ce qu’il est. Il en est le seul auteur (pas Dieu ou la nature) et donc le seul à pouvoir en répondre. ( # Dans Pirandello où un personnage qui se croit dans une antichambre de la mort affirme son absence de crainte : «  Comment Dieu pourrait-il me juger, il voulait que je sois plus généreux ou courageux ? il n’avait qu’à me faire tel. » )

 

2) L’extension de la responsabilité.
La création de soi entraîne une position de l’ordre des valeurs : Créer l’homme que nous voulons être c’est affirmer la valeur absolue de ce choix, donc la valeur pour tout homme. Proche de Kant, tout choix dépend de l’élévation à l’universel de la loi en fonction de laquelle nous agissons.

2 exemples :

- Celui de l’ouvrier syndicaliste communiste et celui de l’ouvrier syndicaliste chrétien. Le second peut donner à son choix le sens d’une résignation ( Sartre n’affirme pas que c’est toujours le cas) Dans cette optique la résignation vaut pour tous les hommes.

- Celui du mariage et de la paternité : Exemple plus personnel : Ce ne sont pas simplement mes choix politiques qui révèlent l’extension de ma responsabilité : Même ce que je choisis uniquement pour moi est encore un choix pour tous.

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B) L’angoisse.

 

Cf. cours sur La Liberté.

1) Lien entre responsabilité et angoisse

C’est le poids même de la responsabilité qui entraîne l’angoisse : Le choix authentique élève à l’universel et cette universalité me révèle la pesanteur de mon choix.

 

2) Le refus de la responsabilité : la mauvaise foi.

- objection : Possible désinvolture.

La désinvolture à l’égard d’un choix ne peut être considéré comme authentique. L’individu qui affirme « tout le monde ne fait pas comme moi » refuse d’assumer son acte.

-         Incohérence de la désinvolture :

Celui qui refuse de considérer la valeur universelle de son choix se ment à lui-même. Mais par ce mensonge il pose la valeur possiblement universelle du mensonge. Il révèle donc aussi sa responsabilité par la fuite de sa responsabilité.

 

3) L’angoisse d’Abraham

Référence à Kierkegaard : Même celui dont la responsabilité nous semble atténuée, donc l’acte semble être la simple obéissance à un ordre supérieur, connaît l’angoisse.
- Le choix d’Abraham est consacré par la tradition. Qui lit le texte considère d’emblée qu’il y a un rapport entre Abraham et Dieu. Mais lors de son choix, qui peut lui dire qu’il entend vraiment un ange. Dans un contexte moderne quelqu’un qui va sur une montagne pour mettre un coup de couteau à son fils en prétextant un ordre de Dieu serait tout de suite enfermé.

Rien ne peut donc me garantir que mon choix est le bon.

- Condamnation, donc à l’exemplarité : Chacun de mes actes doit être considéré comme un exemple possible pour l’humanité, ne pas le considérer comme tel est un mensonge à soi-même : « s’il ne se dit pas cela, c’est qu’il se masque l’angoisse » p36.

 

4) Distinction angoisse et quiétisme.

Réponse à une objection sous entendue : L’angoisse pourrait être confondue avec une indécision qui bloque l’action. Cf. la liberté d’indifférence : Tout choix étant égal, je déciderait sans motivation réelle. (St Ignace de Loyolla)

Mais tout homme d’action connaît l’angoisse, et cela ne l’empêche pas d’agir.
Exemple du chef militaire. Sa décision entraîne une importante responsabilité, son choix aura des conséquences sur la vie d’êtres humains. Pourtant il agit, l’angoisse «  n’est pas un rideau qui nous séparerait de l’action, elle fait partie de l’action même » p.37

 

C) la morale

 

1) La solitude morale 

L’angoisse, l’impossible détermination de nos choix futurs, liée à l’absence de Dieu nous laisse seul dans nos choix, personne ne nous guide ni ne place en nous les instincts qui pourraient emporter notre décision. L’angoisse est donc la conséquence morale d’un radicalisme athée.

 

2) Critique de la morale laïque.

La morale laïque supprime Dieu mais conserve toutes les conséquences morales de son existence : Le caractère sacré des valeurs.

L’erreur de cette morale est de poser la valeur a priori des valeurs sans la garantie divine qui est la condition nécessaire de cette a prioricité. Comment serait-il a priori valable d’être honnête si aucun Dieu n’est garant de cette absoluité. Rejoint la critique Nietzschéenne : « le credo de l’opinion c’est la valeur en soi des valeurs ».

Détermination de ce mouvement : Le radicalisme, qui fait l’économie de Dieu mais garde toutes les conséquences morales de son existence «  rien ne sera changé si Dieu n’existe pas » p. 38

 

3) Opposition : la morale existentialiste :

- Elle prend au sérieux les conséquences morales de l’absence de Dieu : « Le bien a priori n’existe pas «  puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ». En l’absence d’un point de vue absolu, tous les points de vue sont relatifs, et mes choix et valeurs n’ont aucune caution ou garantie que ce soit.

- Les deux aspects de la liberté morale :

Référence à Dostoïevski : Absence à l’intérieur, comme à l’extérieur de soi « ni en lui ni hors de lui » p. 39 de garant possible.    


- Le paradoxe de la condamnation à être libre.

La liberté est une condamnation parce que la seule chose que je ne peux pas choisir, c’est le fait même de choisir.

 

Ø      Illustration de la double absence

* La passion :

Souvent invoquée comme excuse : La passion serait considérée comme une force en l’homme, supérieur à sa volonté, qui serait la cause en lui de certains actes excessifs.
Irrecevable pour Sartre : On choisit sa passion.

* Le signe :

Souvent invoqué pour affirmé que le choix a été dirigé par une puissance supérieure. Exemple du Jeanne D’arc de Besson. Le signe n’a pas de sens en lui-même, il est le fruit d’une interprétation qui appartient à l’homme et dont il est responsable.

- « L’homme est l’avenir de l’homme » p. 40

Précision : Cela ne signifie pas que l’homme a un avenir, ou un destin, qui serait inscrit dans sa nature ou que seulement « Dieu le voit » p.40 alors c’est faux « ce ne serait même plus un avenir ». Cf. la contradiction entre la prescience de Dieu et la liberté de l’homme. Sartre ne croit pas à la solution scolastique sur la possibilité d’une vision divine extérieure au temps et pouvant l’embrasser, si mon avenir est perceptible pour un être, alors ma liberté est détruite.
Seule la virginité de mon avenir est lié à ma liberté.

 

IV/ LE DELAISSEMENT MORAL (p.41)

 

A) exemple 

 

1) Description : Mère ou combat

 

2) Les 2 types d’action.

* Concrète mais limitée à un individu

L’action qui consisterait à aider un individu plutôt que de s’engager dans une action à portée plus vaste a un avantage : Le résultat est certain, ou du moins, on pourra le percevoir.

Même chose de donner à un mendiant que l’on voit ou donner à une œuvre. La première action est concrète parce que le résultat est immédiat ou perceptible.

* De portée universelle mais ambiguë

Aller se battre a une portée plus grande, mais plus ambiguë : L’échec est toujours possible, l’action peut se perdre dans les hasards des circonstances «  dans les sables »p.42

A ces deux types d’actions correspond deux types de morale :

    Une centrée sur l’individu, privilégiant l’efficacité

   Une centrée sur l'universel, d'une portée plus large mais d'une efficacité plus douteuse

 

B) Critique des morales constituées

 

1) Inefficacité de la morale chrétienne.

Aimer son prochain n’indique pas de quelle façon il faut aimer, le choix de la voie la plus rude n’indique rien non plus « quelle est la voie la plus rude ? » p.43

Les préceptes moraux chrétiens sont généraux, ils indiquent une qualité de la volonté, non son objet.

 

 

2) La morale Kantienne.

Référence à un impératif Kantien " Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien en toi même que dans la personne d'autrui, toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen."

Fondements de la métaphysique des mœurs Section 2 § 49

La morale Kantienne est très proche de la morale Sartrienne dans la mesure où elle subordonne la valeur de l’action à la possible valeur universel du principe en fonction duquel elle est effectuée.
La différence entre Sartre et Kant, c’est que Kant pense qu’avec la loi morale on peut déterminer a priori la valeur de son action, que l’on peut se diriger, être sûr de faire le bien, grâce à cette loi morale, bref qu’il n’y a pas de délaissement. Sartre pense au contraire que même cette « bonne volonté » nous laisse dans l’angoisse de la valeur de notre choix.

 

3) La morale du sentiment.

Consiste à affirmer qu’en l’absence de guide morale, il faut se fier à ce qu’on ressent.

Mais « comment déterminer la valeur d’un sentiment ? » p.44

-         Ce qui détermine la force de mon amour pour quelqu’un, ce sont les actes que je suis prêt à faire pour lui. Je ne peux donc demander à mon sentiment de déterminer la valeur de mes actes, c’est un cercle vicieux.

-         Objection possible du jeu : Je pourrais me fonder sur l’authenticité possible de mon sentiment. Mais il y a peu de différence entre jouer un amour, faire tous les actes qu’il suppose, et le ressentir véritablement. «  Autrement dit le sentiment se construit par les actes qu’on fait, je ne puis donc pas le consulter pour me guider sur lui » p.45

Conclusion :

Ni une morale conceptuelle qui serait devant moi, ni la recherche de mes états ne peuvent valider mon choix.

 

4) Objection catholique : La présence des signes.

Concession Sartrienne : C’est possible mais même s’il y a des signes, leur interprétation dépend de ma liberté. « c’est moi-même qui choisis le sens qu’ils ont ». p. 46

Exemple du jésuite : Déçu par un nombre important d’échec, il en tira la conclusion qu’ils étaient le signe, pour lui, d’une destination à la grandeur spirituelle et non temporelle. Il aurait pu, bien entendu, interpréter ses échec d’une manière très différente : « Il porte donc l’entière responsabilité du déchiffrement ». p.47

 

C) LE DESESPOIR

 

1) Les conditions de l’action

Consiste à ne compter que sur deux choses : Ce qui dépend de mon action et les probabilité. Je ne peux rien espérer de plus que ce qui dépend de moi et ce qui a des chances d’advenir.

Exemple de l’ami qui doit arriver par le train p.48. Toute croyance dans une correspondance magique entre le monde et mes désirs serait illusoire. Lorsque j’ai fait tout mon possible pour qu’arrive ce que je voulais, je ne peux rien faire d’autre : « A partir du moment où les possibilités ne sont pas rigoureusement engagées dans mon action, je dois m’en désintéresser ». p.47

 

2) Objection Marxiste :

- Un communiste doit compter, non seulement sur son action, mais aussi sur l’action de ses camarades qui participent à l’avènement de la révolution.
Opposition plus profonde entre Sartre et Marx : Marx pense, non pas une vérité humaine, mais une vérité historique : Il considère que la lutte des classes, amènera fatalement à une victoire prolétarienne. Sartre ne peut être déterministe.

- Réponse Sartrienne :

Les hommes sont libres et je ne peux déterminer ce qu’ils feront en fonction même de cette liberté. Ils peuvent parfaitement décider demain d’instaurer le fascisme.

« Les choses seront telles que l’homme aura décidé qu’elles soient ». p. 50

3) Conséquence, le quiétisme ?

- Sartre refuse le quiétisme. Le désespoir existe parce que mon action est limitée à mes possibles, mais « il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ».

- Exemple de la collectivisation. Sartre s’engage : « je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle arrive » mais son engagement communiste est ambigu, parce que contre Marx, il ne considère pas qu’elle doive arriver de toutes façons.

- Opposition radicale de la doctrine Sartrienne et du quiétisme : La doctrine de Sartre place l’action humaine au centre de l’homme et de sa définition par lui-même. « L’homme n’est donc rien d’autre que l’ensemble de sa vie » p. 51

 

V CONCEPTION EXISTENTIALISTE DE L’EXISTENCE :

 

A) Réduction de l’existence a la somme des actes.

 

1)      La consolation populaire.

Explication trouvée par Sartre du rejet populaire de l’existentialisme : Lorsqu’on a connu des échecs on peut trouver un réconfort dans la pensée de ce qu’on aurait pu faire ou être. Notre être, avec ce genre de pensée, ne se réduit donc pas à ce que nous avons fait, nous avons ainsi plus de valeur que notre vie ne pourrait le laisser supposer.

 

2)      Eviction de la consolation.

- 2 occurrences : L’amour et l’œuvre. Je ne peux penser que j’aurais pu vivre un amour si je ne l’ai pas vécu, l’amour se construit, et en potentialité, il n’est pas grand-chose.
De même je ne peux penser aux œuvres que j’aurai pu écrire si je n’ai rien écrit : « Le génie de Proust c’est la totalité des œuvres de Proust » p.52

L’individu se réduit donc à la somme de ses actes : «  un individu s’engage, déssine sa figure, et en dehors de cette figure, il n’y a rien ». p. 53

 

3) Dureté existentialiste :

- Doctrine bien évidemment difficile à concevoir et surtout à accepter pour quelqu’un qui a raté sa vie, du moins qui interprète sa vie comme ratée. Dire a quelqu’un qui pense avoir raté sa vie « tu n’es rien d’autre que ta vie » p.53, c’est d’une grande dureté.

- Cependant cela apprend aux gens à ne pas se bercer dans les rêves de ce qui aurait pu être et à s’engager dans ce qui est encore possible. Les rêves du passé ne sont jamais que des rêves avortés, ou des espoirs déçus, ils ne permettent pas de construire quoi que ce soit.

- Bémol existentialiste

Dire qu’un homme est l’ensemble de ce qu’il fait, ce n’est pas le réduire à un seul aspect de sa vie. Si quelqu’un par exemple est un écrivain raté, qu’il vous dit qu’il est un raté mais qu’il aurait pu être un grand écrivain dans des circonstances plus favorables, on peut lui répondre que cette pensée est inutile, qu’en revanche il peut considérer d’autres aspects de son existences qui, eux, le définissent aussi et ne sont peut-être pas ratés.

. « Mille autre chose contribuent également à le définir » p.53

 

 

B) Conséquence, la responsabilité totale.

 

1) Dureté de l’optimisme.

Le reproche fait à l’existentialisme n’est pas celui d’un pessimisme, mais d’une dureté optimiste. Le pessimisme consisterait à dire qu’un individu est ce qu’il est, donc qu’il ne peut changer. C’est le pessimisme d’un Zola, qui attribue par exemples les tares de ses personnages à des atavisme familiaux.

Ce qui est surtout reproché à l’existentialisme, c’est cette dureté qui consiste à dire «  Le lâche est responsable de sa lâcheté » p.54. Seuls les actes d’un homme et non sa constitution physiologique ou son appartenance sociologique, permettent de le qualifier de lâche.

 

2) Distinction tempérament et acte

Une confusion fréquente entre une tendance et un acte. Je peux qualifier de tempérament tel ou telle tendance : Nerveux, sanguin, lymphatique etc. Mais une tendance n’est pas un acte. On peut par exemple avoir peu d’agressivité et se conduire courageusement à l’occasion, seul l’acte le détermine, et « un tempérament ce n’est pas un acte » p.55

 

3) Raison l’opposition populaire aux personnages Sartriens

Ce qui fait véritablement horreur c’est que les personnages soient coupables de la lâcheté qui est la leur. Ce qui rassure c’est lorsque les héros sont des héros et les lâches des lâches, mais la volonté littéraire de Sartre fut de montrer que les individus n’ étaient pas monolithiques et que leur acte était l’effet de leur liberté : « Le lâche se fait lâche, le héros se fait héros. » P.55

 

4 ) Conclusion, l’optimisme Sartrien p.56

Pas de quietisme existentialiste parce que sa vérité est dans l’action

Pas de pessimisme puisque le destin de l’homme lui appartient

Et pas de découragement parce que son espoir est dans l’acte.

 

c) La subjectivité.

 

1) l’héritage Cartésien :

Réponse au reproche de subjectivisme.

Subjectivisme assumé au point de départ de la théorie, au non de la vérité. Or la seule vérité incontestable est : Je pense donc je suis.

Sens que Sartre donne au cogito : « c’est la vérité absolue de la conscience s’atteignant elle-même » p.57. Il ne s’agit pas de l’affirmation d’un être, mais simplement du pouvoir réflexif de la conscience, d’un acte.

 

2) la dignité :

La théorie cartésienne, et Sartrienne, qui considère l’individu comme un sujet de conscience, est la seule à conférer une dignité à l’homme. «  tout matérialisme a pour effet de traiter tous les hommes, y compris soi-même, comme des objets » p.58. Ce tout matérialisme inclut le matérialisme historique marxiste, d’où rupture entre Sartre et les communistes

 

3) L’intersubjectivité.

Originalité de la théorie Sartrienne : Autrui est une certitude contemporaine du cogito : « l’autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes ». Pour Descartes, l’autre est un problème, son existence n’est pas rationnellement certaine, et n’aura jamais une certitude rationnelle aussi grande que ma propre existence atteinte par le cogito.

A l’incertitude rationnelle Sartre répond par la certitude existentielle : L’épreuve du regard, analysé dans l’être et le néant, me révèle, dans la honte par exemple que l’autre c’est celui par lequel j’ai une objectité, celui par lequel je peux être objet. Toutes mes déterminations, ce que je suis, m’est conféré par autrui, c’est lui qui me donne mon être. « il se rend compte qu’il ne peut rien être ( au sens où l’on dit qu’on est spirituel ou méchant ou jaloux) sauf si les autres le reconnaissent comme tel » p.59. C’est ce que Sartre appelle l’intersubjectivité, autrement dit le fait que ma subjectivité implique l’autre. Tout rejet de l’autre comme un sujet est donc assimilable à de la mauvaise foi, au refus de reconnaître une vérité qui s’impose, au paradoxe ( comme celui qui me fait nier la liberté d’un autre au prétexte de son angoisse devant la liberté, angoisse qui en est cependant la marque).

 

4) La condition humaine :

- Refus de la notion de nature humaine : La nature humaine impliquerait une essence qui serait préalable à l’existence de l’homme, contraire donc au principe Sartrien selon lequel «  l’existence précède l’essence ».

- La condition humaine c’est « l’ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale » p.60 Celles-ci dépassent les conditions historiques, elles sont objectives et au nombre de 3 : Etre au monde, être au travail, être mortel.

C’est cette raison pour laquelle aucun humain ne m’est totalement étranger, parce que ses projets, comme les miens, seront des tentatives, un essai « pour franchir ces limites ou pour les reculer ou pour les nier ou pour s’en accommoder » p.60. Je peux par exemple essayer de m’émanciper de la nécessité du travail par la machine, reculer la mort par la médecine ou la nier par la croyance, etc.

Aussi on peut parler d’un universalisme Sartrien au sens où tout projet, même de celui qui est étranger, demeure un projet humain : « il y a universalité de tout projet en ce sens que tout projet est compréhensible pour tout homme » p.61

C’est ce que Sartre entend par « l’universalité de l’homme ». Distinction cependant entre l’universalité donnée et l’universalité construite. Il ne s’agit pas de dire que tous les hommes ont une même nature (déjà vu) mais qu’ils ont tous à construire leur existence en tenant compte de situations historiques données, et des limites objectives avec lesquelles ils devront composer et construire ce qu’ils seront.

 

VI L’EXISTENTIALISME ET LES VALEURS

 Position du problème

 

Enoncé des objections émises, d’après l’accusation de subjectivisme.

3 accusations ( p.63) Anarchie « vous pouvez choisir n’importe quoi » p.63, impossibilité de juger les autres, la gratuité des actes.

 

A)    première objection : «  vous pouvez choisir n’importe quoi »

 

1)      Objection inexacte :

      Ce qui est impossible c’est de ne pas choisir. Le choix pourrait paraître alors complètement aléatoire, parce que le choix ( contrairement à la morale Kantienne) n’est pas déterminé par des valeurs a priori

 

2)      comparaison avec l’acte gratuit.

      Référence à André Gide et surtout aux « caves du Vatican » et au personnage de Lafacadio cf. cours sur la liberté. Le héros Gidien qui agit par caprice ne s’engage en aucune façon, au contraire le personnage Sartrien prendra la mesure de son acte et l’ampleur de sa responsabilité « il est impossible qu’il ne prenne pas une responsabilité totale en face de ce problème » p.64

 

3)      comparaison avec l’œuvre d’art

Ø      Eviter une confusion avec une morale esthétique. Une telle morale déterminerait des valeurs en fonction de la beauté d’un acte, ou de la qualité esthétique d’une vertu.

Ø      Ce que signifie le rapport à l’œuvre d’art, c’est que là non plus on ne peut déterminer de valeurs a priori ( cf. cours sur l’art et la conception Kantienne du génie) « nous sommes dans la même situation créatrice » p.65

Reprise de l’exemple du résistant avec sa mère, son choix est l’invention de valeurs, l’invention de sa loi sans qu’il puisse se référer à une morale antérieure : «  nous ne pouvons pas décider a priori de ce qu’il y a à faire » p.66

 

 B)     Deuxième objection : Vous ne pouvez pas juger les autres.

 

1)      concession aux objecteurs, le refus du progrès.

En effet impossibilité de juger un choix lucide et responsable plutôt qu’un autre. Ce n’est pas un refus d’un progrès technique, mais c’est le refus d’un progrès moral qui ferait que l’homme aurait plus de facilité à choisir aujourd’hui qu’avant : « Le choix reste toujours un choix dans une situation » p.67

 

2)      possibilité de jugement : La vérité.

- Toute excuse est condamnable parce qu’une excuse est l’abolition de la paternité de son acte. Le déterminisme, l’appel à des causes en nous qui seraient responsables de nos actes à notre place, est un mensonge, comme tel il est condamnable.

- objection possible :  « Pourquoi ne choisirait-il pas de mauvaise foi ? » p.68, possible et la condamnation n’est pas au nom de la morale, mais de la vérité, c’est un mensonge.

- Deuxième condamnation possible ( parrallèle aux deux aspects de la liberté « il ne trouve ni en lui ni hors de lui de possibilité de s’accrocher » p.39) Poser des valeurs comme valables a priori est aussi de l’ordre du mensonge, les valeurs je les choisis, je les pose par mes actes, je ne peux dire alors que ces valeurs s’imposent à moi.

Objection : « si je veux être de mauvaise foi p. 68 » Possibilité, mais alors une condamnation est possible, non au non de la morale, mais de la simple cohérence : Je ne peux pas choisir d’être de mauvaise foi et ensuite dire que je suis de bonne foi. C’est plus une condamnation logique que morale

 

 3)      Possibilité de jugement moral : La liberté

« Je peux porter un jugement moral » p. 69

- La liberté comme fondement des valeurs : Lorsque j’élimine les autres fondements de mon choix, je considère que la liberté est le seul fondement réel. « On ne peut plus vouloir qu’une chose c’est la liberté comme fondement de toutes les valeurs » p.69 

- La solidarité de la liberté :

Ma liberté, le choix que j’effectue, ne dépend certes pas des autres. Cependant tout engagement engage, comme déjà vue, tous les hommes, je choisis pour tout homme. En conséquence je ne peux vouloir authentiquement que la liberté des autres en choisissant la mienne. «  Je ne puis prendre ma liberté comme but que si je prends également celle des autres comme but » p.70 Un choix par exemple qui déterminerait la supériorité d’une partie des hommes sur les autres ne serait pas un choix authentique et serait condamnable au nom de la liberté.

- L’authenticité

On peut alors porter un jugement, on peut qualifier de lâches ceux qui se cachent derrière l’esprit de sérieux ou le déterminisme. On peut également qualifier de salauds « ceux qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire ».
Le jugement Sartrien n’est pas alors un jugement concernant des valeurs déjà établies auxquelles on comparerait des actes concrets, c’est un jugement qui considère la possibilité même du choix : l’authenticité, et qui considérerait l’aptitude à assumer cette condition du choix. « Lâches et salauds ne peuvent être jugés que sur le plan de la stricte authenticité » p.71

 

C)     Morale abstraite et concrete 

 

1) Retour à la comparaison au Kantisme

- Comme Kant Sartre admet un universalisme moral : Formellement, pour Sartre, tous les choix qui sont universalisables et donc sont authentiques, sont des choix acceptables. Pour Kant également l’universel est un critère formel du choix moral. La différence entre Sartre et Kant, est que pour le second, ce critère suffit à savoir comment agir, suffit à déterminer quelle action concrète nous alloons faire. Pour Sartre au contraire, le critère de l’authenticité ne suffit pas, il ne nous dispense en aucun cas d’inventer notre morale, de choisir. «  Le contenu est toujours concret, et par conséquent imprévisible, il y a toujours invention. ». P.71

- Mon jugement moral ne va pas porter sur le fait qu’une personne ait choisi d’inventer telle ou telle solution, de choisir telle ou telle valeur, ce n’est pas le contenu concret que l’on va juger, mais de quelle façon ce choix a été fait : « la seule chose qui compte, c’est de savoir si l’invention qui se fait, se fait au nom de la liberté » P.71 

 

2) Comparaison de deux exemples.

- Contrairement à la morale Kantienne qui montre qu’on ne peut faire qu’un seul type de choix Sartre va montrer que, dans une même situation, deux choix opposés peuvent être également valorisés s’ils sont effectués au nom de la liberté.

- Dans « le moulin sur la Floss » de Georges Elliot, le personnage féminin choisit de sacrifier sa passion pour ne pas briser l’union de l’homme qu’elle aime et d’une fille insignifiante. C’est un choix libre qui détermine la solidarité, et l’éviction de la souffrance d’autrui comme valeur.

- En revanche un personnage littéraire comme la Sanseverina de « la chartreuse de Parme », aurait probablement choisi le fait de vivre l’intensité d’une passion comme valeur. Mais là aussi elle aurait pu le choisir pour tout humain.

- Dans la morale Kantienne, une élévation à l’universel de la maxime aurait suffi à trancher, et Kant refuse l’ambiguïté morale. Au contraire, Sartre dit qu’il faut assumer cette ambiguïté, et que des jugements moraux opposés peuvent avoir la même valeur si tous deux sont effectués au nom de la liberté. « nous sommes ici en face de deux morales strictement opposées ; je prétends qu’elles sont équivalentes » p.72.
- On peut même considérer comme non valables des choix identiques, quand aux effets, à des choix valables : Si la première avait choisi le renoncement par résignation, et si la seconde avait choisi de privilégier la passion par seul appétit alors ces deux choix manqueraient également d’authenticité. Ce ne sont donc pas les actes concrets que l’on juge, ce sont bien plutôt la liberté qui nous a poussé à les faire.

 

D Les valeurs existentialistes.