IBSEN

 

 

" Torvald a une grande adoration pour moi, il veut que je sois à lui tout seul"

 

"Ici, j'ai été ton épouse-poupée, tout come à la maison j'étais l'enfant poupée de Papa,. (...) Voilà ce qu'a été notre mariage, Torvald" Acte III

 

"Il faut que je veille à m'éduquer moi-même. Et cela, tu n'es pas homme à m'y aider.

 

"Je crois que je suis d'abord et avant tout un être humain, au même titre que toi... ou en tout cas je dois essayer de le devenir"

 

 

"Je sais que la plupart des hommes te donneront raison, Torvald, et que ces idées là sont imprimées dans les livres"

 

"Ce qui disent hommes et ce qu'on imprime dans les livres ne suffit plus. Il faut que je me fasse moi-même des idées là-dessus"

 

Torvald :"Tu ne peux te guider toi-même" "Je te tiendrai lieu de volonté et de conscience".  

 

"Voici que l'alouette commence à parler comme un être humain"

 

Nora : "vous ne m'avez jamais aimé, il vous a paru agréable d'être en adoration devant moi"

 

 

 

 

 

 

 

LA BOETIE

 

 

 

C'est un extrême malheur d'être sujet à un maître, duquel (l10) on ne se peut jamais assurer qu'il soit bon, puisqu'il est toujours en sa puissance d'être mauvais quand il voudra ;

 

 

 

entendre comme il se peut faire que tant d'hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n'a puissance que celle qu'ils lui donnent ; qui n'a pouvoir de leur nuire, sinon qu'ils ont pouvoir de l'endurer  ; qui ne saurait leur faire mal aucun, sinon lorsqu'ils aiment mieux le souffrir17 que lui contredire.

 

 

 

Si l'on voit, non pas cent, non pas mille hommes, mais cent pays, mille villes, un million d'hommes, n'assaillir pas un seul, duquel le mieux traité de tous en reçoit ce mal d'être serf et esclave, comment pourrons-nous nommer cela ? est-ce lâcheté ?

 

 

 

ce n'était pas tant la bataille des Grecs contre les Perses, comme la victoire de la liberté sur la domination, de la franchise sur la convoitise  ?

 

 

 

qu'un homme mâtine (50) cent mille et les prive de leur liberté, qui le croirait, s'il ne faisait que l'ouïr dire et non le voir  ?

 

 

 

c'est le peuple qui s'asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix ou d'être serf ou d'être libre, quitte la franchise et prend le joug, qui consent à son mal, ou plutôt le pourchasse.

 

 

 

Que vous pourrait-il faire, si vous n'étiez receleurs du larron72 qui vous pille, complices du meurtrier qui vous tue et traîtres à vous-mêmes  ?

 

" Pauvres et misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles en votre bien"

 

 

 

Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres.

 

 

 

Comment s'est ainsi si avant enracinée cette opiniâtre volonté de servir, qu'il semble maintenant que l'amour même de la liberté ne soit pas si naturel.

 

 

 

C’est bien pour néant de débattre si la liberté est naturelle, puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans lui faire tort, et qu'il n'y a rien si contraire au monde à la nature, étant tout raisonnable, que l'injure. Reste donc la liberté être naturelle86,

 

 

 

Les bêtes, ce maid'Dieu  ! si les hommes ne font trop les sourds, leur crient : VIVE LIBERTÉ  !

 

 

 

… qu’elles continuent leur vie plus pour plaindre leur aise perdue que pour se plaire en servitude.

 

 

 

Il y a trois sortes de tyrans : les uns ont le royaume par élection du peuple, les autres par la force des armes, les autres par succession de leur race98.

 

 

 

Par tromperie perdent-ils souvent la liberté, et, en ce, ils ne sont pas si souvent séduits par autrui comme ils sont trompés par eux-mêmes :

 

 

 

Il est vrai qu'au commencement on sert contraint et vaincu par la force  ; mais ceux qui viennent après servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte.

 

 

 

certes la coutume, qui a en toutes choses grand pouvoir sur nous, n'a en aucun endroit si grande vertu qu'en ceci, de nous enseigner à servir

 

 

 

L'on ne peut pas nier que la nature n'ait en nous bonne part, pour nous tirer là où elle veut et nous faire dire bien ou mal nés  ; mais si faut-il confesser qu'elle a en nous moins de pouvoir que la coutume  : pour ce que le naturel, pour bon qu'il soit, se perd s'il n'est entretenu  ;

 

 

 

ainsi la première raison de la servitude volontaire, c'est la coutume  :

 

 

 

Le grand Turc s'est bien avisé de cela, que les livres et la doctrine (156) donnent, plus que toute autre chose, aux hommes le sens et l'entendement de se reconnaître et d'haïr la tyrannie ; j'entends qu'il n'a en ses terres guère de gens savants ni n'en demande.

 

 

 

la première raison pourquoi les hommes servent volontiers, est pour ce qu'ils naissent serfs et sont nourris tels.

 

 

 

De celle-ci en vient une autre, qu'aisément les gens deviennent, sous les tyrans, lâches et efféminés :

 

 

 

Mais cette ruse de tyrans d'abêtir leurs sujets ne se peut pas connaître plus clairement par ce que Cyrus fit envers les Lydiens, après qu'il se fut emparé de Sardis, la maîtresse ville de Lydie, (…) , ne voulant pas ni mettre à sac une tant belle ville, ni être toujours en peine d'y tenir une armée pour la garder, il s'avisa d'un grand expédient pour s'en assurer  : il y établit des bordeaux, des tavernes et jeux publics, et fit publier une ordonnance que les habitants eussent à en faire état 187.

 

 

 

Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres telles drogueries (194), c'étaient aux peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté, les outils de la tyrannie.

 

 

 

Que dirai-je d'une autre belle bourde que les peuples anciens prindrent pour argent comptant  ? Ils crurent fermement que le gros doigt (220) de Pyrrhe, roi des Épirotes, faisait miracles et guérissait les malades de la rate  ;

 

 

 

Les tyrans mêmes trouvaient bien étrange que les hommes pussent endurer un homme leur faisant mal  ; ils voulaient fort se mettre la religion devant pour garde-corps 226,

 

 

 

il n'a jamais été que les tyrans, pour s'assurer (250), ne se soient efforcés d'accoutumer le peuple envers eux, non seulement à obéissance et servitude, mais encore à dévotion.

 

 

 

Mais maintenant je viens à un point, lequel est à mon avis le ressort et le secret de la domination, le soutien et fondement de la tyrannie. Qui pense que les hallebardes, les gardes et l'assiette du guet252 gardent les tyrans, à mon jugement se trompe fort  ; et s'en aident-ils, comme je crois, plus pour la formalité et épouvantail que pour fiance253 qu'ils y aient.

 

 

 

Ces six ont six cents qui profitent sous eux, et font de leurs six cents ce que les six font au tyran. Ces six cents en tiennent sous eux six mille, qu'ils ont élevés en état, auxquels ils font donner ou le gouvernement des provinces, ou le maniement des deniers,

 

 

 

qu'il se trouve enfin quasi autant de gens auxquels la tyrannie semble être profitable, comme de ceux à qui la liberté serait agréable.

 

 

 

ceux qui sont tâchés d'une ardente ambition et d'une notable avarice, s'amassent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin, et être, sous le grand tyran, tyranneaux eux-mêmes.

 

 

 

Ainsi le tyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres, et est gardé par ceux desquels, s'ils valaient rien, il se devrait garder 271

 

 

 

des hommes sont contents d'endurer du mal pour en faire, non pas à celui qui leur en fait, mais à ceux qui en endurent comme eux, et qui n'en peuvent mais 272.

 

 

 

 

le plus souvent s'étant enrichis, sous l'ombre de sa faveur, des dépouilles d'autrui, ils l'ont à la fin eux-mêmes enrichi de leurs dépouilles.

 

"Le tyran ne croit jamais sa puissance assurée, s'il n'est parvenu au point de n'avoir pour sujets que des gens sans valeur" .  

 

 

 "Quelle condition est plus misérable que celle de vivre ainsi n'ayant rien à soi et tenant d'un autre son aise, se liberté, son corps et sa vie"

 

 

C'est cela que certainement le tyran n'est jamais aimé ni n'aime.

 

 

 

Ce qui rend un ami assuré de l'autre, c'est la connaissance qu'il a de son intégrité  :

 

 

 

qu'un homme mâtine (50) cent mille et les prive de leur liberté, qui le croirait, s'il ne faisait que l'ouïr dire et non le voir ?

 

"Qu'Est-ce que l'homme doit avoir de plus cher que de se remettre en son droit naturel, et, par manière, de bête devenir homme ?" 

 

 

 

 

 

 

 

MONTESQUIEU

 

 

 

Fatmé à Usbek lettre VII

- « Libre par l’avantage de sa naissance, esclave par la violence de son amour »

-  « Ornement inutile d’un sérail, gardée pour l’honneur, et non pas pour le bonheur de son époux »

- Compte que je ne vis que pour t'adorer, mon âme est pleine de toi"

 Fatmé « vous êtes cruels, vous autres hommes, vous êtes charmés que nous ayons des passions que nous ne puissions satisfaire » Lettre VII

 

 

 

Lettre IX Le premier eunuque à Ibbi

- « Quoique je les garde pour un autre, le plaisir de me faire obéir me donne une joie secrète : quand je les prive de tout, il me semble que c’est  pour moi, et il m’en revient toujours une satisfaction indirecte. »

- « Je n’ai jamais dans la bouche que les mots de devoir, de vertu, de pudeur, de modestie,. Je les désespère en leur parlant sans cesse de la faiblesse de leur sexe et de l’autorité du maître. Je me plains ensuite d’être obligé à tant de sévérité, et je semble vouloir leur faire entendre que je n’ai d’autre motif que leur propre intérêt et un grand attachement pour elles »

- « Il y a entre nous comme un flux et un reflux d’empire et de soumission »

- « Je ne suis jamais sûr d’être un instant dans la faveur de mon maitre ; j’ai autant d’ennemies dans son cœur qui ne songent qu’à me perdre. »

 

 

Lettre XII  Usbek à Mirza :

- « Tu as vu, mon cher Mirza, comment les Troglodytes périrent par leur méchanceté même, et furent victimes de leur injustice »

- « Ils leur faisaient surtout sentir que l’intérêt des particuliers se trouve toujours dans l’intérêt commun ; que vouloir s’en séparer, c’est vouloir se perdre » « que la justice pour autrui est une charité pour nous »

- « Les richesses et une onéreuse abondance : de pareils souhaits étaient indignes des heureux troglodytes ; ils ne savaient désirer que pour leurs compatriotes »

- « La cupidité était étrangère, ils se faisaient des présents où celui qui donnait croyait toujours avoir l’avantage, le peuple se regardait comme une seule famille ».

 

 

Lettre XIV (toujours les Troglodytes)

- « Vous me déférez la couronne (…) Je mourrai de douleur d’avoir vu en naissant les Troglodytes libre et de les voir aujourd’hui assujettis. »

- « Vous aimez mieux être soumis à un prince et obéir à ses lois, moins rigides que vos mœurs. »  « Vous pourrez contenter votre ambition, acquérir des richesses et languir dans une lâche volupté »

 

 

Lettre XIX d’Usbek à Rustan (sur l’empire des Osmanlins)

- « Les bachas, qui n’obtiennent leurs emplois qu’à force d’argent, entrent ruinés dans les provinces, et les ravagent comme des pays de conquête. Une milice insolente n’est soumis qu’à ses caprices. Les places sont démantelées, les villes désertes, les campagnes désolées, la culture des terres et le commerce, entièrement abandonnés. »

- « L’impunité règne dans ce gouvernement sévère »

- « il n’y a ni titre ni possession qui vaille contre le caprice de ceux qui gouvernent »

 

 

Lettre XX Usbek à Zachi

- « Vous vous vantez d’une vertu qui n’est pas libre, et peut-être que vos désirs impurs vous ont ôté mille fois le mérite et le prix de cette fidélité que vous vantez tant »

- « Que feriez-vous encore si vous pouviez sortir de ce lieu sacré, qui est pour vous une dure prison, comme il est pour vos compagnes un asile favorable contre les atteintes du vice, un temple sacré où votre sexe perd sa faiblesse, et se trouve invincible malgré tous les désavantages de la nature ».

 

 

 

Lettre XXI Usbek au premier eunuque blanc

« Et qui êtes-vous, que de vils instruments que je puis briser à ma fantaisie ; vous n’existez qu’autant que vous savez obéir (…) qui ne pouvez avoir d’autre partage que la soumission, d’autre âme que mes volontés »

 

 

 

Lettre XXIV Rica à Ibben

 (A propos du roi de France)

 - « Il n’a pas de mines d’or come le roi d’Espagne, mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisables que ses mines. »

 - « Ce roi est un grand magicien il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut (…) il n’a qu’à les persuader qu’un écu en vaut deux et ils le croient. »

-  Autre magicien : le pape « tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un, que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin n’est pas du vin et mille autres choses de cette espèce ».

 

 

Lettre XXVI Ubsek à Roxane,

 - « Que vous êtes heureuse Roxane, (…) Vous vivez dans mon sérail comme dans les séjour de l’innocence (…) vous vous trouvez avec joie dans une heureuse impuissance à faillir »

 - « Vous pouvez m’aimer sans craindre de perdre l’amour que vous me devez »

 

 

 

Lettre XXIX Rica à Ibben

 - « Le pape est le chef des chrétiens. C’est une vieille idole qu’on encense par habitude».

 

 

 

Lettre XXX Rica à Ibben

 « Je m’applique à la médecine, à la physique, à l’astronomie ; j’étudie les arts ; enfin je sors des nuages qui couvraient mes yeux dans le pays de ma naissance ».

 

 

 

Lettre XXXIII Ubsek à Rhédi

 « L’esprit humain est la contradiction même : dans une débauche licencieuse, on se révolte contre les préceptes et la loi, faite pour nous rendre plus justes, ne sert souvent qu’à nous rendre plus coupables. »

 

  

Lettre XXXIV Ubsek à Ibben

 - « Le sérail est plutôt fait pour la santé que pour les plaisirs, (…) les plaisirs mêmes y sont graves, les joies sévères, et on ne les goûte presque jamais que comme des marques d’autorité et de dépendance ».

 - « C’est bien pis en Turquie, où l’on trouve des familles où (…) personne n’a ri depuis la fondation de la monarchie.»

 Propos d’un occidental à Ubsek, rapporté par lui : « vous êtes obligés de vivre avec des esclaves dont le cœur et l’esprit se sentent toujours de la bassesse de leur condition. (…) Que peut-on attendre de l’éducation qu’on reçoit d’un misérable qui fait consister son honneur à garder les femmes d’un autre (…)qui est méprisable par sa fidélité même, qui est la seule de ses vertus (…) qui consent à être tyrannisé par le plus fort, pourvu qu’il puisse désoler le plus faible »

 

  

Lettre L Rica à ***

 « Que la louange est fade lorsqu’elle réfléchit du lieu d’où elle part ! »

 

 

Lettre LV Rica à Ibben

« Les Français (…) croient qu’il est aussi ridicule de jurer à une femme qu’on l’aimera toujours, que de soutenir qu’on se portera toujours bien »

 

  

Lettre  Rica à Ubsek

 « On dit bien que si les triangles se faisaient un dieu, ils lui donneraient trois côtés » (Spinoza Tractatus logico philosophicus

 

  

Lettre LXII Zélis à Ubsek

 - « On ne saurait de trop bonne heure priver une jeune personne des libertés de l’enfance et lui donner une éducation sainte dans les sacrés murs où la pudeur habite. »

 - « Faut-il tout attendre de la force de la raison et rien de la douceur de l’habitude ? »

 - « Si nous n’étions attachées à vous que par le devoir, nous pourrions quelquefois l’oublier »

 - « Dans la prison même où tu me retiens je suis plus libre que toi : tu ne saurais redoubler tes attentions pour me faire garder que je ne jouisse de tes inquiétudes ; et (…)  tes chagrins sont autant de marques de ta dépendance ».

 

 

 

Lettre L Rica à Ubsek

 - « Chez nous les caractères sont plus uniformes (…) Dans cette servitude du cœur et de l’esprit on n’entend parler que la crainte, qui n’a qu’une voix, et non pas la nature qui (…) paraît sous tant de formes ».

 - «  Les professions ne paraissent ridicules qu’à proportion du sérieux qu’on y met un médecin ne le serait plus si ses habits étaient moins lugubres. »

 

 

 

Lettre LXVI Rica à ***

« Celui qui doute de tout comme philosophe n’ose rien nier comme théologien. »

 

 

Lettre LXXVI Ubsek à Ibben

(Sur le suicide) « La société est fondée sur un avantage mutuel. Mais lorsqu’elle me devient onéreuse, qui m’empêche d’y renoncer ? » 

«  Le prince veut-il que je sois son sujet, quand je ne retire point les avantages de la sujétion ? »

 

 

Lettre LXXX Ubsek à Rhédi

- « … dans un Etat, les peines plus ou moins cruelles ne font pas que l’on obéisse aux lois. Dans les pays où les châtiments sont modérés, on les craint comme dans ceux où ils sont tyranniques et affreux. »

- « Le désespoir de l’infamie vient désoler un Français condamné à une peine qui n’ôterait pas un quart d’heure de sommeil à un Turc.»

 

 

Lettre LXXXV  Usbek à Mirza :

(Enoncé du projet d’expulser tous les Arméniens de Perse)

- « C’était fait de la grandeur persane, si, dans cette occasion, l’aveugle dévotion avait été écoutée »

- «  On remarque que ceux qui vivent dans des religions tolérées se rendent ordinairement plus utiles que ceux qui vivent dans la religion dominante. »

- « Aussi a-t-on toujours remarqué qu’une secte nouvelle introduite dans un Etat était le moyen le plus sûr pour corriger tous les abus de l’ancienne.»

- « Ce n’est point cette multiplicité des religions qui a produit ces guerres, c’est l’esprit d’intolérance, qui animait celle qui se croyait dominante.»

- « Celui qui veut me faire changer de religion ne le fait sans doute que parce qu’il ne changerait pas la sienne, quand on voudrait l’y forcer : il trouve donc étrange que je ne fasse pas une chose qu’il ne ferait pas lui-même.»

 

 Lettre LXXXVI

"Il semble ici que les familles se gouvernent toutes seules. Le mari n'a qu'une ombre d'autorité sur sa femme"

 

Lettre LXXXVIII Ubsek à Rhédi

- « Les rois sont comme des ouvriers habiles qui, pour executer leurs ouvrages, se servent toujours des machines les plus simples.
La faveur est la grande divinité des Français. Le ministre est le grand prêtre, qui lui offre bien des victimes. Ceux qui l’entourent (…)  se dévouent eux-mêmes à leur idole avec tout le peuple. »

 

 

 

Lettre LXXXIX Ubsek à Ibben

« Dans chaque Etat, le désir de la gloire croît avec la liberté des sujets et diminue avec elle : la gloire n’est jamais la compagne de la servitude »

« On est, en France, à bien des égards, plus libres qu’en Perse ; aussi y aime-t-on plus la gloire. Cette heureuse fantaisie fait faire à un Français avec plaisir et avec goût ce que votre sultan n’obtient de ses sujets qu’en leur mettant sans cesse devant les yeux les supplices et les récompenses ».

 

 

 

Lettre XC Ubsek à Ibben

Toujours à propos de la gloire et du duel  « tel qui n’aurait pas voulu donner quatre pistoles à un homme pour le sauver de la potence, lui et toute sa famille, ne faisait aucune difficulté d’aller risquer mille fois sa vie. »

« De ce qu’un homme était plus adroit ou plus fort qu’un autre, il ne s’ensuivait pas qu’il eût de meilleures raisons ».

« Les mêmes lois de l’honneur obligent un honnête home de se venger quand il a été offensé, mais, d’une autre côté, la justice le punit lorsqu’il se venge. (…) Il n’y a donc que cette cruelle alternative, ou de mourir, ou d’être indigne de vivre. »

 

 

 

Lettre XCV Ubsek à Rhédi

- « Il n’y a que deux sortes de guerres justes : les unes qui se font pour repousser un ennemi qui attaque ; les autres, pour secourir un allié qui est attaqué. »

- «  La conquête ne donne pas un droit par elle-même : lorsque le peuple subsiste, elle est un gage de la paix et de la réparation du trot ; et, si le peuple est détruit ou dispersé, elle est le monument d’une tyrannie. »

- « Car la nature, qui a établi les différents degrés de force et de faiblesse parmi les hommes, a encore souvent égalé la faiblesse à la force par le désespoir. Voilà ce que j’appelle le droit des gens, ou plutôt celui de la raison. »

 

 

 

Le premier eunuque à Usbek, à Paris.

« Une plus grande nécessité de plaire, moins de facilité de s’unir, plus d’exemples de soumission : tout cela leur forme des chaines » (concerne les femmes du Sérail)

 

 

 

Lettre XCVIII Ubsek à Ibben

« Quand on examine qui sont les gens qui en sont le plus chargés [de richesses], à force de mérpiser les riches, on vient enfin à mépriser les richesses. »

 

 

 

Lettre C Rica à Rhédi

« Ils veulent bien s’assujettir aux lois d’une nation rivale, pourvu que les perruquiers français décident en législateurs sur la forme des perruques étrangères. »

(Toujours à propos de français) « Ils ont adopté toutes les constitutions des papes et en ont fait une nouvelle partie de leur droit : nouveau genre de servitude. »

 

 

 

Lettre CII Ubsek à Ibben

« Rien ne rapproche plus nos princes de la condition de leurs sujets que cet immense pouvoir qu’ils exercent sur eux ; rien ne les soumet plus aux revers et aux caprices de la fortune. »

« Cette proportion [entre les fautes et les peine] scrupuleusement gardée par les princes chrétiens leur donne un avantage infini sur nos sultans.»

« Ainsi [pour le persan] dans la moindre disgrâce voyant la mort certaine, il se porte naturellement à troubler l’Etat et à conspirer contre le souverain : seule ressource qui lui reste. »

 

Lettre CIV Ubsek à Ibben

- « Selon eux [les Anglais] il n'y a qu'un lien qui puisse attacher les hommes, qui est celui de la gratitude"

 

- " Un usurpateur déclare rebelles tous ceux qui n'ont pas opprimé la patrie comme lui"  

 

Lettre CV Rhédi à Ubsek

- « La seule invention des bombes avait ôté la liberté à tous les peuples d'Europe"

- «Depuis l'invention de la poudre, il n'y a plus d'asile sur la terre contre l'injustice et la violence"

Réponse d'Usbek

Lettre CVI  Ubsek à Rhédi

La poudre permet aux guerres de durer moins longtemps, les arts n'amollissent pas bien au contraire : les Grecs qui les pratiquaient ont subjugué les Perses. Un prince puissant rend son peuple industrieux : «pour qu'un prince soit puissant, il faut que ses sujets vivent dans les délices, il faut qu'il travaille à leur procurer toutes sortes de superfluités, avec autant d'attention que les nécessités de la vie".

 

Lettre CVII Rica à Ibben

Sur les femmes d'influence à Paris.

« Ces femmes ont toutes des relations les unes aux autres et forment une espèce de république dont les membres toujours actifs se secourent et se servent mutuellement : c'est comme un nouvel Etat dans l'Etat"

 

Lettre CXV  Ubsek à Rhédi

« Les Romains n'avaient pas moins d'esclaves que nous mais ils en faisaient meilleur usage".

 

Lettre CXV  Ubsek à Rhédi

Sur le divorce « on voulut fixer le cœur c'est à dire ce qu'il y a de plus variable et de plus inconstant dans la nature ; on attacha sans retour et sans espérance des gens accablés l'un de l'autre et presque toujours mal assortis."

« Rien ne contribuait plus à l'attachement mutuel que la faculté du divorce : un mari et une femme étaient portés à soutenir patiemment les peines domestiques, sachant qu'ils étaient maîtres de les faire finir"

 

Lettre CXXI  Ubsek à Rhédi

"on vit un peuple disparaitre de la terre à l'arrivée de ces barbares, qui semblèrent, en découvrant les indes, n'avoir pensé qu'à découvrir aux hommes quel était le dernier épisode de la cruauté"

 

 

Lettre CXXI  Ubsek à Rhédi

"La douceur du gouvernement contribue merveilleusement à la propagation de l'espèce"

 

Lettre CXXII Rica à Ibben

" Je ne sais comment il arrive qu'il n'y a presque jamais de prince si méchant que son ministre ne le soit encore davantage".

"L'égalité même des citoyens, qui produit ordinairement de l'égalité dans la fortune, porte l'abondance et la vie dans toutes les parties du corps politique et la répand partout" 

 

Lettre CXXIX  Ubsek à Rhédi

- " La plupart des législateurs ont été des hommes bornés, que le hasard a mis à la tête des autres, et qui n'ont presque consulté que leurs préjugés et leurs fantaisies"

- " Quelles que soient les lois, il faut toujours les suivre et les regarder comme la conscience publique, à laquelle celle des particuliers doit se conformer toujours".

- "Les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois"

 

 

Lettre CXXX Rica à ***

Rica parle des nouvellistes et de leur capacité de mystification il en fait parler un fictif : " si Votre Grandeur veut m'accorder un privilège : mon dessein est de prouver que, depuis le commencement de la monarchie, les Français n'ont jamais été battus, et que ce que les historiens ont dit jusqu'ici de nos désavantages sont de véritables impostures"

 

 

Lettre CLXI Roxane à  Ubsek

"Non, j'ai pu vivre dans la servitude ; mais j'ai toujours été libre : j'ai réformé tes lois sur celles de la nature ; et mon esprit s'est toujours tenu dans l'indépendance."