PRESENTATION DE LA PHILOSOPHIE

 

Etymologie : philo vient du grec qui signifie aimer, sophia vient aussi du grec et signifie : sagesse. Philosophie signifie donc amour de la sagesse.

 

La philosophie n’est pas la sagesse, mais la recherche, la quête de la sagesse.

 

 

 

I/ EXPLOITATION DE L’ETYMOLOGIE

 

 

Signification de la sagesse, deux aspects dans le terme.

 

Un aspect de la sagesse concerne le fait d’agir bien, de se maîtriser, de ne pas céder aux passions. Il y a d’ailleurs toute une partie de la philosophie, la philosophie morale, qui consiste à penser pour bien agir, pour bien vivre, pour être le plus heureux possible.

 

Il y a cependant un autre aspect : la connaissance. On peut se conduire très bien et ne pas être un sage, parce qu’on demeure ignorant.

 

La philosophie est une double quête, quête d’une excellence au niveau de l’action, et quête de connaissance.

 

«  La sagesse est non seulement la prudence dans les actions mais aussi la parfaite connaissance de tout ce que l’homme peut savoir ».  Descartes.

 

Quel type de connaissance recherche la philosophie ? Pour la comprendre on peut considérer le contraire de la connaissance. Le contraire de la connaissance, ce n’est pas l’ignorance mais le fait d’ignorer que l’on ignore : « ne pas savoir et croire que l’on sait, telle est l’ignorance qui cause des maux, l’ignorance coupable » Platon. Ce degrès le plus bas de l’ignorance, on l’appelle « l’opinion ».

 

Le premier rôle de la philosophie est souvent de montrer aux gens qu’ils croyaient savoir mais qu’ils ignoraient en fait.

 

 

 

II/ EXEMPLE DE QUESTIONNEMENT

 

 

 

La philosophie commence par un étonnement, ce que ne fait pas l’opinion et elle se poursuit par un questionnement.

 

Le plus célèbre des « questionneur », était Socrate, qui cherchait à montrer aux gens qu’ils ne savaient pas ce qu’ils croyaient savoir.

 

Par exemple Socrate demande à un individu, Polémarque, ce qu’est la justice. Ce dernier répond «  la justice c’est faire du bien à ses amis, du mal à ses ennemis ». Socrate répond que le fait de faire du mal n’est pas le fait d’un homme juste. Il n’apprend rien, il fait en sorte que l’autre se remette en question.

 

Le but du questionnement n’est pas de transmettre un savoir mais de montrer qu’un problème se pose là où quelqu’un n’en voyait pas. C’est cela faire sortir de l’opinion.

 

 

 

 

III/ LA PHILOSOPHIE COMME ENTREPRISE DE REFLEXION

 

 

 A)   Usage métaphorique de la réflexion.

 

 

La réflexion est d’abord un phénomène optique qui consiste dans le retour d’un rayon lumineux à son point d’origine. Elle décrit une opération analogue de l’esprit.

 Certains évènements font réfléchir, font que les individus se remettent en question. Par exemple le fait d’avoir frolé la mort peut faire que quelqu’un revienne sur ce qui était ses priorités.

 La philosophie tente de provoquer la même chose, de faire en sorte que quelqu’un qui ne se remettait jamais en question commence  à le faire.

 C’est pour cela que la philosophie ne s’apprend pas au sens propre « on ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu’apprendre à philosopher ». Kant.

 

 

 

B)    Véritable contraire de la philosophie

 

Le véritable contraire de la philosophie c’est le refus total de toute remise en question, c’est être persuadé qu’on possède la vérité dans un domaine où on ne peut la connaître, et même avoir recours à la violence. C’est ce qu’on appelle le fanatisme

Le dogmatisme aussi refuse la remise en question mais n’est pas forcément critiquable tant qu’il n’exige pas que tous partagent leurs convictions : un religieux a forcément des dogmes qu’il ne peut remettre en question.

 

 

IV/ LA PHILOSOPHIE ET LE SAVOIR

 

 

La philosophie n’est pas un savoir comme la science en est un. Heidegger disait « la science ne pense pas ».

Les sciences ne réfléchissent pas sur elle-même : La science ne se demande pas ce qu’est un nombre, ce qu’est le temps, la science mesure et établit des rapports. La science ne se demande pas non plus ce qu’est la science.  

 

La réflexion sur la science ( ou le savoir ) n’est pas de la science, c’est de la philosophie ( et heureusement les scientifiques en font souvent.)

Ce sont surtout les découvertes scientifiques qui obligent à une réflexion que la science ne peut entreprendre : par exemple les nouvelles possibilités génétiques permettent des techniques de procréation médicalement assistées qui posent des problèmes éthiques : peut-on monnayer le fait qu’une femme porte un enfant pour une autre femme ?  ce n’est qu’une question parmi d’autres qu’aborde la bioéthique.

 

 

V/ L’IMPORTANCE PERSONNELLE DE LA PHILOSOPHIE

 

 

A) La contribution au bonheur

 

La réflexion permet d’éviter certains malheurs, de faire le calcul, comme le dit Epicure entre les plaisirs et les peines, et d’avoir de la prudence. Rien de plus irréfléchi, par exemple que de risquer des années de prison pour rien.

Réfléchir peut aussi éviter certaines pensées qui rendent malheureux. Cela permet parfois d’éviter les pensées néfastes, la haine, la colère, la volonté de vengeance etc.

Cela permet aussi de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Je ne peux pas toujours maîtriser ce qui arrive, mais je peux maîtriser la façon dont je me les représente.

La réflexion apprend également à gérer ses propres désirs « changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde » disait Descartes. Celui qui désire l’impossible ne sera jamais heureux. Le plus impossible consiste à désirer que le passé ait été différent.

La philosophie peut donc nous apprendre à mieux gérer notre vie et notre pensée.

 

B) La réflexion est parfois impuissante à apporter le bonheur.

 

- D’abord parce qu’il y a un élément de hasard dans le bonheur : à part pour les grands sages il est très difficile d’être heureux dans la maladie, le deuil ou la pauvreté.

- Ensuite parce que, si le bonheur est un but de la philosophie, il demeure que la philosophie garde pour norme la vérité, et qu’elle ne peut sacrifier cette valeur, pas même pour obtenir le bonheur. Il serait indigne de la philosophie d’accepter des illusions, quand bien même elle apporterait le bonheur.

 

Conclusion

La philosophie commence donc par un rapport autre que le rapport immédiat au
monde, que la confiance, c'est cela l'étonnement. Elle se poursuit par un retour sur ce que l'on croyait, par une réflexion.
Cette réflexion se mène par une remontée vers les principes, une compréhension
de tout ce qu'implique l'énoncé d'une proposition. Il existe bien une autre
recherche procédant d’une façon analogue Mais l'originalité philosophique de
cette remontée se situe surtout dans sa radicalité et dans l’extension de la réflexion.