LA VERITE

 

 

 

I/ EXISTENCE OU NON D’UNE VÉRITÉ ABSOLUE

 

 

 

A)   le scepticisme

 

Admet que l’on peut connaître une vérité, mais que l’on ne peut pas en être absolument certain

 

« Il est possible qu’il y ait des démonstrations certaines, mais ce n’est pas certain » Pascal.

 

-        Toute affirmation se base sur des arguments admis.

 

-        Contradiction des opinions. Montaigne

 

-        Changement des opinions « j’ai connu que notre nature était un perpétuel changement et je n’ai pas changé d’opinion, et si j’en changeais je confirmerais mon opinion » Pascal 375

 

- Le caractère partiel de toute vérité.

 

Conclusion des sceptiques : aucune certitude n’est vraiment absolue.

 

 

 

B)    Recherche d’une certitude

 

Puisqu’on ne peut pas « vérifier » les vérités, parce qu’il faudrait que la vérification soit elle-même vérifiée, il reste comme possibilité de soumettre les connaissances à un doute maximal pour voir s’il y en a qui résistent. La méthode de Descartes est la suivante « rejeter comme faux tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute ». Le but est de trouver une vérité dont il soit impossible de douter.

 

-         Caractéristiques du doute de Descartes :

 

-         Il est volontaire (contrairement au doute normal)

 

-         Il est méthodique et provisoire : son but c’est de s’abolir (de ne plus douter).

 

-         IL est radical

 

-         Il est hyperbolique

 

C)    Mise en œuvre du doute

 

En ce qui concerne la réalité immédiate, elle ne résiste pas à l’examen. Il est possible, voire facile, d’imaginer que tout est faux.  Il suffit de considérer des fictions qui ont été imaginées (Matrix). La question rebondit : si tout ce qu’on perçoit est faux, qu’est-ce qui reste vrai ? Ma logique. En effet, je peux me persuader que tout ce que je perçois est faux, je ne parviens pas à douter de la logique simple (par exemple je ne peux pas douter par exemple que si A est cause de B et que B est cause de C, alors A est cause de C). Mais imaginons que tout ce que nous pensons soit faux, qu’un « malin génie » fasse en sorte qu’on soit dans le faux chaque fois qu’on croit être dans le vrai, resterait-il une seule chose de vrai ? Si tout ce que je penser est faux, il reste une chose vraie : le fait que je pense, et si je pense, je suis. C’est la fameuse formule de Descartes : « je pense donc je suis ». Il y a donc bien une vérité dont on ne peut douter : le lien entre pensée et notre existence.

 

 

 

II/ LES VERITES LOGIQUES ET SCIENTIFIFIQUES

 

A)  La logique et les maths

 

La logique, elle me permet de dire de façon certaine lorsque quelque chose est faux : si quelqu’un se contredit, quelque soit son discours, je peux savoir qu’il est faux. Petit problème de la logique : tout ce qui est vrai est logique, mais ça ne veut pas dire que tout ce qui est logique est vrai, autrement dit la logique est la condition nécessaire de la vérité, ce n’est pas la condition suffisante.

 

Les maths sont-ils le modèle de la vérité ? Les mathématique entraînent la confiance, on peut obtenir des démonstrations très certaines, des théorèmes qui paraissent sûrs. On a essayé de démontrer par l’absurde les postulats (ce qu’on admet) des mathématiques. Le problème c’est qu’au lieu d’aboutir à des théorèmes absurdes, on est parvenu à des théorèmes valides.

 

Donc un théorème n’est jamais absolument vrai, ce qui est vrai c’est le lien entre ce qui est admis et le théorème.

 

B)   La vérité scientifique

 

Elles cherchent à établir des faits, qui demeurent incontestable. Il est incontestable que la terre tourne autour du soleil, ou que les animaux évoluent.
En revanche les théories scientifiques qui expliquent ces fait sont, elles, remises en question : Parfois elles sont considérées comme fausses, parce qu'elles ne procédaient pas d'une élaboration rigoureuse ( c'est le cas de la génération spontanée), parfois elles sont juste considérées comme incomplètes, c'est à dire qu'un fait peut les rendre partiellement fausses.
C'est le cas de la théorie ondulatoire de la lumière : la lumière est bien une onde, mais un scientifique a montré qu'elle était aussi un corps.
Ce qu'ont compris les scientifiques modernes, c'est que leur théories ne donnent pas les lois du monde, elles sont des approximations mathématiques d'une réalité qui échappera toujours en partie à l'homme, parce que l'homme est un sujet, et que la connaissance est la relation complexe d'un sujet à un objet.

 

Une théorie scientifique doit être réfutable, prédictible, validée par les pairs, et les expériences doivent être reproductibles.

 

 

 

III LA VALEUR ET LA FRAGILITÉ DE LA VÉRITÉ

 

A) La valeur de la véracité

 

La vérité est une vertu, pas la plus importante : par exemple on peut, comme le disait Benjamin Constant contre Kant, mentir par humanité : dans une dictature on doit cacher la vérité à une police politique violente. On peut aussi parfois, toujours par humanité cacher la vérité à quelqu’un qui serait trop fragile pour la supporter, ou à qui elle ne serait d’aucune utilité. Parce que la vérité ne rend pas forcément heureux. On est dans une démarche philosophique dans la mesure où, quelque soit la vérité sur le monde, même si elle nous rend malheureux, on la choisit.

 

B)  La fragilité de la vérité

 

Le préjugé à propos de la vérité, c’est qu’elle s’impose toujours, c’est ce que pensait Thomas Jefferson par exemple. La multiplicité des réseaux sociaux rend les discours horizontaux : un expert ne sera pas plus entendu qu’un ignorant (cf. la crise du COVID). La vérité peut se retrouver noyée par des stratégies d’intérêt : des lobbys peuvent générer des travaux alternatifs pour contredire une vérité scientifique (cf. L’industrie du tabac à partir de 1960). Ces attaques contre la vérité sont étudiées par une discipline : l’agnotologie. Dans un autre domaine, les techniques de propagande sont tellement élaborées qu’elles entraînent dans l’esprit de ceux auxquels elles sont destinées, une confusion mentale qui rend la vérité difficilement accessible. C’est ce qui se passe en ce moment pour la population russe.